L’Afrique Lusophone se fait entendre avec des rythmes empruntés aux musiques du Cap Vert, de Guinée Bissau ou de l’Angola. Avec des textes toujours en français, la mélancolie de la Morna ne semble pourtant jamais bien loin dans la voix éraillée de Gabriel SAGLIO, les guitares se font tantôt Cavaquinho tantôt nerveuses pour danser le Funana avec l’accordéon et toujours la basse et les percussions invitent à la danse grâce aux syncopes de ces musiques enivrantes. Alors, quand la danse bat son plein, de nombreux choeurs inondent soudain cet album, nous plongeant définitivement dans l’héritage de ce Cap Vert des années 70-80 (Bulimondo, Pedrinho, etc…) ou la Guinée Bissau des Super Mama Djombo.
Héritage de parents militants ? Gabriel SAGLIO réussit à rassembler quelques oppositions dans ces bras grands ouverts:

• la qualité de texte peut danser sur une musique festive

• les chaleureuses percussions et claviers des années 70 se mélangent à la boîte à rythmes TR 808 (« Demain »)

• le soucis écologique de notre XXIème siècle (« Ma Terre ») côtoie le dépit suranné d’un Corneille en 1660 (« Stances à Marquise »)

• la mélancolie (« Dans tes bras ») croise l’envie de fête (« Boréal »)

• l’envie de voyage (« Lua ») fait place à l’envie de ralentir (« Intelligence »)

Comme dans son précédents opus, Gabriel SAGLIO embarque avec lui quelques passagers prestigieux venus apporter leur souffle reconnu à ses voiles:

• le batteur Cyril ATEF (Bernard LAVILLIERS, Alain BASHUNG, Bumcello, etc…) signe la plupart des batteries de cet album qui lui ressemble

• la chanteuse Lucia DE CARVALHO (Angola / Bresil) vient poser sa voix sur le sensuel « Dans tes bras »

• le beatmaker nantais Raphael D’HERVEZ connu pour avoir réalisé le fameux titre «Kuzola» de la chanteuse Pongo (Angola) participe au son électronique avec « Nuage»

• le compagnon de route du précédent opus (et invité régulier sur scène) Sekouba BAMBINO (Guinée Conakry) vient rappeler qu’il est bien l’une des plus belles voix d’Afrique.

Avec BONGA :
Enfin, Gabriel SAGLIO semble connaître les figures tutélaires de ces musiques qu’il affectionne, alors comme quelques chanteurs prestigieux avant lui (Bernard LAVILLIERS, Cesaria EVORA, Gael FAYE, Camelia JORDANA, etc…) il s’offre même l’incroyable chance d’un duo avec la plus grande voix de cette Afrique Lusophone : le chanteur BONGA.